Histoire & patrimoine

L’église St-Cyr-et-Ste-Julitte
Un document liturgique daté de la fin du VIe siècle et provenant de la cathédrale d’Auxerre mentionne un « monastère Saint-Cyr » au village de Decimiacus. Par la suite, le nom du saint patron s’est imposé à la place de celui du bourg, certainement d’origine gallo-romaine.
Cyr, petit enfant, et sa mère Julitte, chrétiens de Cappadoce (Asie Mineure) furent martyrisés au IIIe siècle par les Romains en raison de leur foi ; selon la tradition, leurs reliques ont été ramenées à Auxerre par saint Amatre, évêque d’Auxerre, qui était parti en pèlerinage en Orient (Ve s.). C’est là l’origine du culte de Cyr et Julitte en Europe. Plus d’une cinquantaine de communes de France en portent le nom ou l’un de ses nombreux dérivés (Cyr, Cyrgues, Cyrq, Cricq, Ciers, …etc …)
L’église actuelle est un élégant bâtiment médiéval élevé en trois étapes principales. C’est au XIIe siècle que fut édifiée la partie la plus ancienne, de style « roman »: la section centrale de la façade, la nef et le choeur. La porte d’entrée en arc plein cintre est protégée par un rare dispositif défensif, appelé « assommoir », qui permettait de jeter du haut de la voûte des pierres sur les assaillants qui tentaient d’entrer de force dans l’église.
Par la suite, à l’extrême fin du XVe ou au début du XVIe siècle, on ajouta à l’édifice primitif deux bascôtés, avec une petite porte d’entrée latérale, à arc en accolade, au nord, et deux croisillons de transept, le tout en style « gothique flamboyant ».
Enfin, au XVIIIe siècle, on reconstruisit le niveau supérieur du clocher et l’on réunit nef et bas-côtés sous une même toiture à longs pans, ce qui eut pour effet de masquer les baies hautes de la nef, désormais aveugle.
Si la restauration plutôt maladroite menée vers 1874 a quelque peu dénaturé la nef, le choeur conserve quelques beaux petits chapiteaux romans à feuillage et à griffons.
Devant l’église, tracé de la place reprend celui de l’ancien cimetière qui a été transféré hors du bourg, à son emplacement actuel, en 1863.
Il est à noter que, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, il existait dans la partie nord du bourg une chapelle St-Denis ; celle-ci appartenait à un petit hospice ou « maladrerie » qui dépendait du curé de la paroisse. Le nom de certaines voies communales en garde aujourd’hui le souvenir (ruelle St-Denis, petite rue St-Denis, rue St-Denis).
Quant à la « rue du Château », elle tire son nom de la présence d’une belle bâtisse des XVIe-XVIIe siècles, sorte de « manoir » à tourelle. (propriété privée).
Les lavoirs
Le bourg possédait jadis deux lavoirs, certainement érigés dans la seconde moitié du XIXe ou au tout début du XXe siècle. De celui situé au nord, en contrebas du chemin dit « de l’éolienne », il ne reste que le bassin en pierre. C’est un lieu de pique-nique agréable et ombragé. Quant à celui bâti à l’est, dans la « vallée du four », il a été transformé en salle des fêtes communale.
Mais les hameaux de la Croix-Pilate et de Puits-de-Courson on conservé chacun leur beau lavoir érigé vers 1880 ; ils conservent tous deux leur puits, pour tirer l’eau, et surtout leurs impressionnantes cuves de lavage monolithes (accès libre).